« Je ne suis pas blond, connard »
Ou si peu.
La tignasse de Ricci, ces mèches folles dès le lever du lit, ce blond plutôt foncé qui s'illumine sous la lumière. Il en est fier de ses cheveux, ses beaux cheveux fins et lisses avec lesquels il bataille tous les matins pour leur donner une forme potable, parce que sinon, on a l'impression qu'ils font la fête sans lui. Un peu trop longs, ils lui arrivent dans les yeux régulièrement. Ça l'ennuie d'ailleurs, mais la flemme de s'en occuper. Pourquoi s’embêter pour si peu. Alors il les remet en place d'une main experte ou d'un léger mouvement de tête. Et puis, c'est toujours un plaisir de glisser ses doigts entre les mèches folles d'un partenaire, alors cela fait une raison de plus pour les garder ainsi. Voilà pourquoi ses prunelles grises disparaissent sous sa frange. Dommage dirait-on. Parce qu'il a plutôt de beaux yeux, de ces yeux clairs qui reflètent les émotions de leur propriétaire, ces yeux glacés parfois, souvent habités par une lueur espiègle ou séductrice. Oui, il en faut peu pour allumer quelqu'un. Un simple regard et cela peut partir. Alors il n'a pas peur de regarder les gens dans les yeux.

« La princesse t'emmerde chéri »
Et avec tout son amour.
Parce que Ricci a un visage fin, très fin. La remarque sur son genre est donc facile et habituelle. Et ce n'est pas avec son cou délicat, ses pommettes hautes, ses lèvres délicatement ourlées qu'il fera taire les surnoms féminins. Au fond, cela ne le dérange pas du tout. Il en joue même. Alors si ses cils sont longs et noirs, si son nez est finement dessiné et que son menton n'est pas des plus virils, cela lui importe peu. Il s'aime ainsi et n'est pas le seul. Cela le fait sourire, de ce sourire particulier, moqueur et taquin. Ses lèvres s'étirent facilement pour un oui ou pour un non. Il aime rire, cela se voit. Il ne se prive pas d'ailleurs et il n'est pas rare de l'entendre. C'est souvent du foutage de gueule, parce que cela l'amuse de rire des autres. Mais pas toujours. Et quand ses lèvres s’entrouvrent pour laisser entendre sa voix, c'est un son bas, clair et grave qui en sort. De ces sonorités qui peuvent faire frissonner lorsqu'elles sont murmurées, qui deviennent sifflantes lorsqu'il s'énerve.

« Tttt.. Je ne rougis pas. »
C'est ça, on te croit.
C'est pourtant bien de légères rougeurs qui apparaissent sur ses joues avec une facilité déconcertante. Voilà qui ennuie grandement Ricci d'ailleurs. Avec une peau pale comme la sienne, on distingue rapidement lorsque ses pommettes s'enflamment. De honte, de colère ou de plaisir, cela en revient au même. Et comme il s'échauffe vite, sa peau le trahie régulièrement. Une carnation claire et laiteuse qui marque volontiers mais qui attire aussi les doigts. Cette peau, il la considère comme la seule traîtresse qu'il connaît. Un complexe comme un autre, qu'il assume plus ou moins suivant les jours. Ce qui l’embête surtout c'est le commentaire qui suit naturellement lorsque son visage rosit. Lui, 'mignon' ? On aura tout vu. Alors il nie à chaque fois qu'il sent ses joues chauffer.

« J'aime... mes fesses ? »
Et le reste aussi, bien sûr.
Un corps svelte et longiligne, pas des plus grands, pas des plus forts. Princesse un jour, princesse toujours ? Peut-être. Ricci est un homme, pas de doute la-dessus. Un homme aux muscles finement dessinés, peu développés en fait, mais pour le peu que cela lui servirait. Juste ce qu'il faut pour ne pas être traité de crevette, cela lui donnerait un coup dans l'ego. Sa silhouette se fait donc androgyne, effilée, délicate même. De longues jambes fines, des hanches légèrement marquées, un torse plat, des épaules pas des plus développées. Ses bras sont minces aussi, mais pas frêles. Ou en tout cas, il ne se voit pas ainsi. Il aime bien ses mains aussi, blanches aux longs doigts graciles. Enfin, maintenant c'est le cas, on ne pouvait pas en dire autant quelques années avant sa venue ici. Beaucoup trop mince, trop maigre même, son corps ne lui correspondait pas, il ne l'appréciait guère allant jusqu'à l’affamer, le contraindre jusqu'à l'épuisement. Il s'en est sorti de cette anorexie, il lui a fallu du travail . Changer le regard qu'il portait sur lui surtout. Et le voilà devenu ce qu'il est, son corps gardant encore quelques marques de cette période, mais le contentant enfin. Il s'aime que voulez-vous. Mieux vaut ça que l'inverse.

« Les tatouages ? Hmmm ♥ »
C'est pour ça qu'il en a.
Ces petits détails qui nous interpellent, sur lesquels on s’arrête un instant puis qui, finalement, font toute la différence. Ricci aime les œuvres d'arts ainsi que les sublimes dessins bien qu'il n'ait lui même aucun talent. C'est pourquoi on peut apercevoir, avec un peu de chance tout de même, une jolie arabesque noire sur sa peau claire. Une, ou deux.. ou trois. L'un courre sur sa cheville, discret motif abstrait, alors qu'un second se love dans le creux de ses reins sous forme d'un serpent tribal. Le dernier s'étale à l'endroit de son cœur, une ligne sombre et pure dont les contours forment une jolie esquisse d'un oiseau stylisé s'envolant vers sa clavicule. Ils n'ont pas de grandes symboliques, seulement une affection particulière de la part de leur porteur. Et tout cela fait partie de son personnage, de son numéro. Un personnage qu'il maquille d'un trait de khôl pour souligner ses yeux. Un personnage qu'il habille de vêtements moulants, toujours près du corps, du jean au cuir, du débardeur à la veste. Et parfois, pour le plaisir, une paire de talons pour le rehausser et regarder les gens de plus haut. Et puis parce que cela lui fait de belles fesses il trouve. Mais cela n'est qu'un accessoire qu'il ne porte que rarement, le temps d'une soirée pour sourire et se déhancher un peu. Une partie du personnage qu'il est.

« Je suis parfait. »
En toute modestie bien entendu.


« Tu n'est absolument rien sans moi. »
Et l'inverse n'est pas valable ?


« Non, ce n'est pas un câlin. »
Il faudrait expliquer la nuance alors.


« Tu vas souffrir, crois moi. »
Le sourire sadique n'est qu'une option.


« Ne cherche pas mon cœur. »
Cela ne servirait à rien.


« Huum~ »
Parce que planer c'est le pied.

Parle-moi de toi. Du toi d'avant tout ça
« Je... »

//encours//